Le projet : sauver un héritage millénaire
La croissance de végétaux sur le rempart, due à l'absence d'entretien général, a un impact sur l'ensemble de la structure et cause des dégâts importants. De même, des pathologies d'ordre structurel comme des bombements, déjointoiements et fissures, ainsi que l'altération globale des matériaux, ont été relevés et peuvent menacer à terme la pérennité de certaines zones du rempart. Plusieurs réfections maladroites ont été faites par le passé et mettent aujourd'hui en péril la pérennité même de la structure.
La restauration vise à stopper la dégradation du rempart et à intervenir dans le respect de l'ouvrage en conservant les pierres de parement anciennes. Les parties de mur effondrées seront remontées et une tête de mur adaptée sera installée afin d'éviter les infiltrations d'eau et les chutes de pierres. Les murs seront nettoyés et traités par biocides et les parements purgés des traces d'enduit au ciment et à la chaux. Les fissures seront remaillées et l'ensemble consolidé.
- Août 2022
Sélection par la Mission Patrimoine
- Fin 2022
Début des travaux d'urgence
- 2024
Début de la restauration des remparts
- Mai 2026
Fin des travaux
Le lieu et son histoire : des fortifications qui ont traversé les siècles
Dans la deuxième moitié du IIIe siècle, le nord de la Gaule subit des vagues d'invasions venant du nord-est de l'Europe, dans le contexte d'effondrement de la puissance romaine. C'est vers la fin de ce siècle, ou au début du IVe, que les habitants de Meaux construisent une muraille pour protéger le cœur de leur cité et son forum. Elle est réalisée avec beaucoup de soins, employant des matériaux locaux : pierre meulière et calcaire. Des lits de briques alternent régulièrement avec le petit appareil en pierre, technique courante dans les constructions romaines.
Ces fortifications des IIIe et IVe siècles seront agrandies au XVe siècle, mais les segments datant de l'époque gallo-romaine seront conservés pratiquement intacts. Au XVIIe siècle, l'évêque de Meaux, Dominique Séguier, aménage un jardin suspendu sur une portion de ces fortifications, dans le prolongement du jardin de l'évêché, ce qui les sauve de la démolition aux siècles suivants.
La mobilisation : s'engager pour une ouverture au public permanente
Le rempart aménagé au XVIIe siècle en jardin suspendu dans la continuité du jardin de l'évêché (jardin Bossuet) pourrait être ouvert de manière permanente au public, une fois les conditions de sécurité remplies. Il est actuellement ouvert uniquement en saison estivale les samedis et dimanches après-midi. Cet espace pourra servir à des animations culturelles (visites théâtralisées, mini-spectacles, concerts, etc.), en s'appuyant sur le pavillon Bossuet, petit bâtiment ayant servi vraisemblablement de lieu de méditation et de contemplation aux évêques.
L'intervention sur le rempart s'inscrit par ailleurs dans un projet de valorisation globale de la Cité épiscopale de Meaux qui est l'un des rares exemples en Ile-de-France de quartier épiscopal et religieux resté encore intact avec l'essentiel de ses éléments historiques.
La Mission Patrimoine confiée à Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ, contribue à la sauvegarde du patrimoine français dans toute sa diversité.
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