Découvrez le beau projet de réhabilitation de cet édifice industriel du XXème siècle
Le site nécessite aujourd'hui d'importants travaux pour être réhabilité en un musée technique. En effet, les réserves d’eau du toit, toujours en service mais usées par le temps, génèrent d’importants dégâts sur la structure. L’étanchéité des bassins n’est plus assurée. Gel et sécheresses successives ont provoqué de nombreuses infiltrations. La corrosion du ferraillage du béton armé entraîne des éclatements du béton. Des travaux entrepris d’urgence (percement des sols, murs et plafonds, installation de tuyaux PVC apparents et étanchéité de fortune) ont dégradé l’édifice et l’assèchement des toitures-terrasses pourrait menacer son équilibre. Les problèmes d’humidité sont aggravés par l’inoccupation du site depuis des décennies, plus chauffé ni ventilé. Cela détériore plafonds, planchers et arbres de transmission, caractéristiques de cette « usine modèle » mutualisant la force électrique.
L’édifice a aussi été victime de vandalisme et tentatives d’intrusion, notamment au niveau de ses verrières. Par ailleurs, ses installations électriques de fortune, réalisées pour des expositions temporaires et Journées européennes du patrimoine, comportent de nombreux défauts, induisant un risque incendie
Sélection par la Mission Patrimoine
Démarrage des travaux
Fin des travaux
Dès 1889, Oyonnax, réputée pour son artisanat du peigne, voit son développement freiné par le manque d’accès à la force électrique. Au début du XXème siècle, la société de l’Union Électrique confie la réalisation d’une « usine modèle », qui regrouperait des ouvriers indépendants louant lieu de travail et énergie motrice, à l’architecte Auguste Chanard, qui en réalise dessins et plans en 1904. Accolé à une première usine fonctionnant à la vapeur, l’édifice est construit dès l’année suivante et baptisé par la population « Grande Vapeur », bien qu’il fonctionnait grâce à une conduite d’eau forcée.
Son architecture devait être capable de résister aux nombreux incendies, le celluloïd, facilement inflammable, ayant remplacé la corne dans la fabrication des peignes vers 1880. De nombreuses innovations y voient le jour : utilisation du béton armé, collecteurs d’eau de pluie sur le toit et sprinklers dans chaque cabine.
La Ville souhaite répondre à l’attente forte de la population de réhabiliter cet édifice emblématique de l’industrie locale et unique monument historique de la ville, en un musée dédié aux savoir-faire du peigne et de la plasturgie. Ce dernier accueillera des collections d’art décoratif et d’objets design de l’actuel musée abrité dans le Centre culturel Aragon et fera découvrir au public l’univers des polymères, la dimension esthétique du design dans la plasturgie contemporaine, ainsi que les innovations permises aujourd’hui par ces matériaux. Il hébergera également l’office de tourisme et proposera de la petite restauration sur un rooftop.
Fidèle à son histoire économique, industrielle et d’innovation, des espaces de coworking, fab lab, tiers lieux et pépinière d’entreprises s’y implanteront également.
La Grande Vapeur sera le fer de lance de la politique touristique de la ville. Son attractivité génèrera des flux bénéfiques aux commerces du centre-ville. Pour ce faire, sa réinsertion dans son environnement sera assurée par la requalification de ses abords, corrigeant la rupture urbaine existante dans la rue commerçante d’Oyonnax due à sa situation en plein cœur de ville mais isolée au milieu d’un parking aride.
La Mission Patrimoine confiée à Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ, contribue à la sauvegarde du patrimoine français dans toute sa diversité.
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