Restauration du logis du château de Rochefort à la Haie Fouassière

Le domaine viticole du Château de Rochefort à La Haye-Fouassière en Loire-Atlantique est un ensemble remarquable qui a été très peu modifié depuis le XVIIIème siècle ce qui explique ce besoin de restauration ambitieux aujourd’hui.

La nouvelle phase de travaux consiste à restaurer les 35 fenêtres qui possèdent encore 100% de leur bois et pour partie leurs vitres du 18ème siècle ! Mais aujourd’hui leurs verres soufflés et les boiseries ne tiennent plus et laissent passer l'eau à chaque pluie. Le risque d’effondrement est proche… Une importante étude nous a permis de trouver une méthode permettant de conserver au maximum tout ce qui peut l’être et de ne remplacer que les parties de bois totalement détruites par le temps (grâce à la technique des entures) + refabrication de verres soufflés à la main.

Aux dires de la DRAC ce programme fenêtres est un cas d’école extrêmement intéressant car rarissime de nos jours : les fenêtres sont normalement remplacées à neuf alors que les propriétaires souhaitent conserver au maximum les bois historiques. Des études de stratigraphie qui ont été lancées afin de retrouver les couleurs des peintures d’origine ont permis d’y découvrir un gris très profond pour la façade principale et un bleu clair assez étonnant pour les communs !

Le domaine de Rochefort à La Haye-Fouassière est le seul exemple de la région nantaise de propriété exclusivement viticole, construite avant la Révolution française, qui plus est, édifiée au moment de la plantation de ses vignes. Il marque le début de "l’industrialisation de la viticulture" au sud de Nantes.

Charles de Goyon-Rochefort, fit construire sur une même unité de lieu, des pressoirs et des celliers ainsi que des bureaux pour venir y gérer ses terres. Rochefort, sa maison noble, son parc, ses vignes, ses pressoirs "longs fûts" voient ainsi le jour autour de 1764. Il était donc essentiel que cette maison, à la fois bureau et habitation soit rattachée de façon pratique au lieu de production et de vinification des vins. C’est pour cela que depuis la cour d’honneur et le commun de gauche, quatre portes permettent de communiquer directement dans la basse-cour, elle-même faisant le lien avec les chais du XVIIIème. Cela permettait d’organiser directement la production des vins, grâce à quatre pressoirs longs fut monumentaux. Le domaine conserve aujourd’hui sans doute le plus long de sa catégorie.

Cette maison est dans la même famille depuis plus de 250 ans, transmise de génération en génération par les femmes.

Au total les travaux de restauration pour l’intégralité du domaine sont estimés à 13 millions d’euros. À noter que la Mission Patrimoine portée par Stéphane Bern aide financièrement ce projet à hauteur de 300 000 euros.