Le lieu et son histoire
Le théâtre antique de Lillebonne est un édifice de spectacle situé dans l'ancienne ville de Juliobona, aujourd'hui Lillebonne. Il est découvert en 1754 puis acquis par le Département de la Seine-Inférieure en 1818 et fouillé dès 1830. La qualité des vestiges antiques retrouvés sur site est révélatrice de l’importance et de la prospérité de la ville durant les trois premiers siècles de notre ère. Le théâtre en est l’un des principaux témoins. Édifié et remanié à plusieurs reprises entre le Ier et le IIIe siècle, il servit au fil du temps de bastion défensif, pâture, verger ou encore carrière de pierres. Il est aujourd’hui un site archéologique majeur de Normandie et l’un des édifices antiques de spectacle les plus étendus et les mieux conservés du Nord de la France.
Le projet de valorisation
C’est un pôle touristique important, ouvert 260 jours/an et ayant accueilli 16 000 visiteurs en 2018. Il est mis en valeur par le Département par le biais de diverses animations : expositions, illuminations, ateliers, visites guidées et spectacles. Une structure d’insertion œuvre également à l’entretien courant du site depuis plus de 10 ans.
Un projet global, en cours de finalisation, est porté par le territoire et conçu pour un rayonnement élargi. Il répond à trois objectifs : préserver le potentiel scientifique du site, en assurer la gestion dans une perspective de développement et lui redonner sa pleine vocation d’espace de création, de convivialité et d’émotions. En 2000, le théâtre a fait l'objet d'une importante étude documentaire et archéologique qui a abouti en 2012 à la réalisation d'un accueil et d'une campagne de restauration partielle. Par ailleurs le site est au cœur du projet « Juliobona. La cité antique sur la seine », piloté par la communauté Caux-Vallée de Seine. Son objet est de valoriser le patrimoine gallo-romain du territoire et en particulier de Lillebonne.
La mobilisation
La dernière campagne de restauration a permis la réouverture du théâtre au public, avec notamment la consolidation de murs fortement désorganisés.
Les murs qui n’ont pas été traités, ou que partiellement lors de cette intervention, continuent de se dégrader. Les structures, autrefois ensevelies et protégées par les remblais, ont été exposées aux intempéries depuis la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui, certaines portions de murs ne présentent que la maçonnerie de remplissage en élévation, avec des moellons mal liaisonnés par des mortiers lessivés et envahis de végétation. Les chutes de matériaux s’accentuent, ce qui présente un risque pour la sécurité des visiteurs et fragilise encore davantage la stabilité des arases. D’autres parements anciens, et vraisemblablement d’origine, restent en place, mais leur tenue dans les mortiers de remplissage devient fragile. Leurs joints biseautés sont également altérés. Les assises de brique romaine sont relativement bien conservées quand elles sont protégées par des assises supérieures. En revanche, elles se dégradent très profondément quand elles sont directement exposées aux intempéries.
La Mission Patrimoine confiée à Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ, contribue à la sauvegarde du patrimoine français dans toute sa diversité.
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